Mi Décembre 2013,

Le moment venu de préparer le budget glisse de la nouvelle saison qui se profile. Avec le deuxième héritier qui ne va pas tarder à réclame sa part grands coups de ‘’A moi, A moi ‘’ .quand il va voir sa sœur enchainer les perches du Viking en Switch ou je ne sais quel Fakie, la CB risque de chauffer un max. Me voila donc parti à la recherche du plan qui contribuera du moins possible au gavage des actionnaires de sa majesté Compagnie des Alpes, reine des 2 Savoies et ses colonies iséroises ou hautes alpines. Mais cette saison la tâche semble très ardue ; surtout qu’il n’est plus question de ne considérer que le prix sec du laissez-passer. Comme ces 15 dernières années où pour dépenser plus de 230 francs à la journée il fallait se lever très tôt, soit pour aller tâter l’or blanc des grands com(p)tés Suisses, sinon draguer les cols fourrées de Megève et Courchevel à la session ski bar entre deux shoots de poudre blanche aux saveurs de Vodka.

Mais oui mes chers poudreux, le rapport qualité /prix tient de nos jours solidement sa place dans le tarif du ticket, orchestré par quelques notes grinçantes:
- la disponibilité du perchman
- la vitesse du câble qui nous remonte aux sommets,
-le nombre de parigots et d’italiens doublés dans la file d’attente, l’objectif zéro étant très facilement atteignable en restant à l’écart des Grands Boulevards telles les pistes vertes Igineuses des célèbres glaciers de Mattel et de la Girolle ,
- l’épaisseur de neige qui assure la quiétude des marmottes ou encore la souplesse du coton blanc.

Apres avoir reçu, en 2012/2013 le plus gros enneigement cumulé depuis ses 30 dernières années, il semble que cette année la station des 2A soit encore en haut du podium pour décrocher ce coup-ci le Flocon d’Or, réunissant tous les critères de sélection :
-une date d’ouverture toujours respectée pour de jamais prendre de vitesse un skieur fidèle d’une ouverture précoce en cas de chute de neige conséquente début novembre. Ce qui lui évite la risée des médias relatant l’ouverture da sa voisine Alpe du Pez ou des misérables stations du Vercors et de Belledonne. Elles, seraient capables de n’importe quoi pour se faire remarquer au JT de Claire Chazal afin de redonner le sourire aux employés de Castorama soucieux de poser leur unique cp dominical de l‘automne.
-déjà 40 % du domaine ouvert mi décembre sur les 85 ou 93 pistes identifiées, suivant l’humeur du webmaster
- des pisteurs surpris en pleine journée en train de voler des cailloux sur les pistes pour arrondir leurs fins de mois,
-un Jandri modernisé qui a su gagner une ou deux pannes supplémentaires par jour afin de renouveler sa certification ISO Express …. Le compte est bon.

Je me réveille en sueur et comprends tout à coup pourquoi je m’obstine à chercher des skipass à 29 euros comme ceux débités la saison passée sur ma carte mains libres Alices. « Ah si enfin !», je finis par trouver un prix plancher de 34.90 euros , certains samedis entre 9h30 et 16h30. Heureusement la ‘’renommée internationale du snowpark’’ justifie largement les 45 euros du tarif Pigeon. Apres une reprise de mon souffle, je finis par me rassurer : ces gouttes sur mon front, viennent des quelques 200W que développent lourdement mes deux jambons reconvertis en mode ‘’barbu’’ depuis 1h. Mon objectif : me hisser en haut de ces pentes dont Chamrousse exploite ses fameuses pistaches et survit de sa célèbre Croix Olympique. La vue est imprenable sur les deux glaciers tout blanc jalousement cités. Je décide donc de réitérer ma montée toujours sans solliciter ERDF au dessus de la Morte une fois le week –end passé. Mes soupçons se confirment : l’épaisse neige de 20cm, est gobeleuse et sans aucune cohésion sur la face à l’ombre, que les grenoblois culturés nomment l’Ubac. Elle laisse mes skis JMR venir lécher les gratons à peine cachés. Après 1H30 d’effort, au sommet, c’est le bonheur ! La neige a quasi disparu grâce aux performances d’Eole déchainé 3 jours plus tôt. De l’autre coté c’est encore mieux, j’attaque une descente sur une bonne pente à 35°: les gobelets des versants froids de décembre ne sont plus là mais remplacés par une soupe fondante…Heureusement, pour cette descente en plein mois d’avril, je bénéficie d’une condition physique durement acquise depuis Décembre. Mais vais-je arriver à faire plus de 15 virages ?

Deux cents mètres de dénivelé négatifs me suffisent à retrouver mes esprits. Sous mes lattes fartées au bleu ou au kiri plutôt qu’à la colle de peaux de phoque, c’est bien des grosses descentes de poudre ou trafollée entre 3200 et 2500m qu’il me manque. Et Plutôt à la douzaine vu mon appétit féroce. Tanpis s’il faut réduire le budget matos, car faudra bien les lâcher ces 35 euros chaque matin au Diable !!!

Si l'énervement est excusable et l'indignation compréhensible, ils ne doivent pas altérer le jugement et annihiler la justesse de l'analyse.

On a le droit de gueuler, mais faut pas se gourer.

Le gavage des actionnaires est très relatif.

19/12, Compagnie des Alpes :
pas de dividende après un mauvais millésime pour les parcs de loisirs.
Cours janvier 2010: 24 €, Cours décembre 2013: 15 €.
"Le groupe se fixe pour objectif à cinq ans de parvenir à un excédent brut opérationnel de 34% dans les domaines skiables."

Les chiffres spécifiques aux deuz, apporteraient certainement plus de précision.

Pour finir, l'actionnaire principal de la Compagnie des Alpes avec 39,75% est la caisse des dépôts et consignations. Autrement dit l'état, donc toi ou moi.

Et je n'ai pas l'impression de m'être gavé.